The Jean Pigozzi African Art Collection

Place des Portraits, Paris, Montreuil Place Jean Jaurès, France

from 27/04/2017 to 20/07/2017


L’exposition en plein air Place des Portraits s’est installée place Jean Jaurès à Montreuil (devant la mairie). Elle résulte d’un partenariat entre la Ville de Montreuil et Paris Musées.
Déclinée en plusieurs thèmes (visages de femme, portraits d’artistes…), elle fait une place de choix à l’autoportrait avec notamment Rembrandt et, en photographie, Claude Cahun. Une invitation à aller voir toutes ces œuvres dans les musées d’Ile-de-France.

Qui a eu l’idée de faire le premier portrait, et pourquoi ? Un historien latin, Pline l’Ancien, nous raconte qu’une jeune fille avait un amoureux qui allait partir en voyage. Elle désirait garder son image auprès d’elle. Alors elle dessina sur le mur de sa chambre l’ombre du visage de son amoureux projetée par une lampe. Son père, qui était potier, réalisa une empreinte de ce dessin et en fit ensuite un relief modelé. C’est donc l’amour qui serait à l’origine du premier portrait !

Certaines cultures et civilisations ne pratiquent pas, ou n’autorisent pas le portrait. Ce n’est pas le cas de la civilisation occidentale, qui l’a au contraire multiplié et en a fait un des genres principaux de la création artistique. Le portrait vise à représenter une personne ou un groupe de personnes, de façon plus ou moins ressemblante. Il peut prendre des formes différentes et obéit à plusieurs fonctions : celle de rendre présents les absents, et notamment les morts ; celle de glorifier – les dieux ou les rois, les saints et les puissants ; celle de souligner l’importance de quelqu’un, de rendre compte de son prestige – cette fonction « sociale » du portrait naît à la Renaissance et se prolonge jusqu’au xıxe siècle ; enfin, celle de témoigner, grâce en particulier à la photographie qui s’est considérablement répandue et démocratisée.

À chaque fonction correspondent en effet des types de portraits : portraits et masques funéraires, effigies, portraits peints, dessinés ou sculptés, photographies…

La ressemblance d’un portrait avec son modèle varie. Elle peut être plus psychologique que physique ; il y a des portraits réalistes et d’autres dont les traits sont accentués ou déformés – la caricature en est un exemple. En outre, quand il s’agit d’un portrait « artistique », elle dépend de l’époque, du style et de la personnalité de son auteur : un portrait cubiste de Pablo Picasso ne répond pas aux mêmes critères esthétiques que le portrait de Mona Lisa – la Joconde – peint par Léonard de Vinci.

La photographie a considérablement changé notre rapport au portrait. Ce qui était autrefois rare et réservé à une élite est maintenant à la portée de tous et circule partout dans le monde via Internet et les réseaux sociaux. 2 716 000 photographies sont déposées sur le site Facebook toutes les vingt minutes. Plus de mille selfies sont réalisés chaque seconde dans le monde avec des téléphones portables. Est-ce l’effet d’un narcissisme exacerbé, d’un doute généralisé quant à sa propre réalité ou sa propre identité, ou d’une fascination inépuisable pour le visage humain ?

Portraits en tous genres, de toutes époques, sur tous supports, cette présentation ne prétend pas constituer un panorama exhaustif de l’art du portrait. Car c’est aussi à un voyage dans les collections des musées de la Ville de Paris que nous vous convions.

L’exposition « Place des Portraits » résulte d’un partenariat entre la Ville de Montreuil et Paris Musées.

Commissaire : Vincent Gille, maison Victor Hugo.

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